TRAVAIL DE GROUPE : IL RESTE DES PLACES POUR LE STAGE PONCTUEL. VENEZ ESSAYER !

Aujourd’hui, nous plongeons dans le sujet délicat du « passage à l’acte » en thérapie. Que se passe-t-il lorsque les actions parlent plus fort que les mots ?

Le cadre thérapeutique

Le cadre thérapeutique sert de socle sur lequel repose la dynamique entre le patient et le thérapeute. Il crée un espace sécurisé où la vulnérabilité peut être explorée sans crainte de jugement. Établi dès le début du travail thérapeutique, son objectif est de protéger aussi bien le patient que le thérapeute.

Parmi les règles qui régissent le cadre thérapeutique, la règle du non-passage à l’acte est souvent mal comprise lorsqu’elle est évoquée. Le non-passage à l’acte violent, clairement discernable pendant les séances, ainsi que le non-passage à l’acte sexuel, sont des aspects assez évidents. Cependant, dans cet article, nous allons nous pencher plus précisément sur des passages à l’acte plus subtils, mais beaucoup plus fréquents.

Travail autour du passage à l’acte

Parfois, les émotions sont trop grandes pour les mots. Le passage à l’acte peut être une façon de dire ce que les mots ne peuvent pas exprimer. En tant que thérapeute, je suis là pour aider à décoder ces gestes, à comprendre ce qu’ils essaient de dire lorsque les mots sont insuffisants.

Cela peut se manifester par des retards récurrents, le non-paiement de certaines séances, ou des oublis de rendez-vous… Le travail thérapeutique nous offrira alors l’opportunité, ensemble, d’explorer ce qui reste non-dit. Cette démarche facilite le passage de l’acte aux mots, permettant ainsi l’expression d’un besoin ou d’un désaccord, qui peut alors être entendu, élaboré, et compris.

Un passage à l’acte impossible à élaborer

Le passage à l’acte, que nous ne parvenons pas à traduire en mots, engendre souvent une forme de violence. L’un des passages à l’acte les plus courants en thérapie est l’arrêt brusque des séances. Cela engendre une violence diffuse : pour la personne qui cesse soudainement de venir, laissant son cheminement inachevé, souvent dans une colère non exprimée ou un abandon douloureux ; pour le thérapeute, qui peut élaborer de nombreuses hypothèses sans avoir aucune certitude sur ce qui s’est réellement passé ; et, en cas de travail de groupe, pour tous les membres du groupe qui demeurent dans l’attente et l’incompréhension.

L’arrêt brusque des séances constitue un obstacle à la mise en mots et à l’élaboration (C’est différent quand il s’agit d’une fin de thérapie que nous construisons ensemble). C’est pourquoi il est fortement recommandé de nommer cette envie lorsqu’elle émerge, en séance. En reconnaissant l’absence de mots pour exprimer ce qui se passe, nommer le désir ou le besoin d’arrêter le travail thérapeutique peut servir de point d’ancrage. En séance, nous pouvons alors entreprendre ensemble la recherche de ces mots, dans le but de favoriser la croissance et l’avancement thérapeutique.

Quoi qu’il en soit, même des années après, en tant que thérapeute, je demeure disponible pour entendre et élaborer ce qui s’est passé, si le patient souhaite revenir. La porte reste ouverte, et la compréhension continue d’être un objectif partagé, permettant d’explorer les expériences passées et d’approfondir le travail thérapeutique. C’est dans cette démarche que se trouve la possibilité de rétablir le lien thérapeutique et de poursuivre le cheminement vers la compréhension et la croissance personnelle.